mardi 27 mai 2008

Plus on pirate et plus la musique paye pour les artistes

Alors que la Sacem doit publier le mois prochain le niveau de ses perceptions pour l'année 2007, son homologue britannique publie des résultats en hausse malgré la chute continue des ventes de disques. Car pendant que l'industrie du disque pleure ses déclarations fiscales d'autrefois, l'industrie musicale dans son ensemble sourit en découvrant que la filière est, en fait, en plein essor...

Pour convaincre les politiques de renforcer encore et toujours davantage la répression contre le téléchargement non marchand de musique sur Internet, les maisons de disques ont pour habitude de mettre côte à côte la courbe d'évolution du nombre de P2Pistes avec celle, inversement proportionnelle, de leur chiffre d'affaires. La démonstration doit convaincre les autorités que le P2P est directement responsable de la chute de leurs revenus, et donc responsable de l'atteinte, directe, aux sacro-saints artistes. Ainsi pour protéger les intérêts de Johnny Hallyday et de Carla Bruni, le gouvernement s'apprête à présenter devant le Parlement une nouvelle loi contre le téléchargement, deux ans après la loi DADVSI. Mais la démonstration tombe court lorsque l'on regarde de plus près les chiffres. Car en fait de crise de l'industrie musicale, il s'agit surtout d'une crise de l'industrie du disque, c'est-à-dire de l'industrie de la musique enregistrée. Si les revenus des labels chute d'année en année, les revenus des artistes, eux, tendent à augmenter.

La MCPS-PRS, qui perçoit les droits d'exécution publique (radio, télévision, internet, discothèques, concerts, commerces,...) pour le compte des auteurs, compositeurs et éditeurs britanniques, vient ainsi de dévoiler une hausse de ses perceptions de 2,8 % l'an dernier, à 562 millions de livres (environ 706 millions d'euros). Un record. Pourtant, les droits de reproduction mécanique qui reflètent la santé du disque, et des maisons de disques, ont baissé de 11 %. Mais les droits de diffusion et d'interprétation de la musique, eux, sont montés en flèche. + 7 % l'an dernier, à 155,5 millions de livres. Dans le détail, les concerts ont généré 20 % de droits en plus par rapport à 2006, les discothèques et autres lieux publics ont rapporté 4,1 % de plus, et la télévision, + 10,4 %. Plus les jeunes piratent, plus les rémunérations indirectes qui bénéficient davantage aux artistes qu'aux maisons de disques augmentent. Pour la première fois, les interprétations et les diffusions rapportent plus que les droits liés aux ventes de disques. C'est un croisement historique, qui en dit long sur l'avenir des maisons de disques et sur la nécessité pour l'industrie musicale de réviser en profondeur son modèle économique, dont l'équilibre est renversé. La Phonographic Performance Ltd (PPL), qui perçoit les droits d'exéuction publique pour le compte des producteurs et des artistes-interprètes, enregistre aussi une hausse des perceptions de 17 %, à 115 millions de livres.

Et la tendance est générale. Comme le rappelle Philippe Astor sur Electron Libre, aux Etats-Unis l'ASCAP publie une hausse de 10 % de ses perceptions, et sa concurrente la BMI une hausse de 8 %. En France, la Sacem n'a pas encore publié ses chiffres pour l'année 2007, mais ils devraient suivre la tendance de 2006, qui avait vu les perceptions d'exécution publique augmenter de près de 6 %. Il n'y a guère qu'en Allemagne où la GEMA publie des perceptions en baisse de 2,83 %. Globalement, nous dit Philippe Astor, "les droits relevant de la consommation collective (32% du total) et de la diffusion de musique à la télévision et à la radio (34,6%), ont généré 66,6% des revenus des auteurs, compositeurs et éditeurs membres de la SACEM en 2006, contre seulement 24,2% pour la consommation privée de musique (CD, Internet, mobile, copie privée)". Mais les maisons de disques, par définition beaucoup plus dépendantes des ventes de disques, subissent de plein fouet une crise qui, en fin de compte, ne touche que l'un des acteurs de la filière musicale. Si l'on met côte à côte la courbe du P2P avec celle, proportionnelle, de l'augmentation des perceptions en faveur des artistes, peut-on en déduire que le P2P est bénéfique à Carla Bruni ? Ce serait bien sûr absurde, mais pas plus que le fait de considérer le P2P comme le premier responsable de la chute du disque en France et dans le monde.

Rock. Quand Elvis rencontre Johnny

Le grand Elvis et notre Johnny national ne se sont jamais rencontrés. Cette lacune sera comblée, le vendredi 30 mai à Lannion, avec Thierry Le Coz, en direct du Texas. D'accord, ce ne sont pas les vrais. Mais, en fermant les yeux, l'illusion est parfaite ; vous jureriez entendre Johnny Hallyday. Quant à Jessy Morgan, c'est encore plus flagrant. Ces déhanchements, ces costards... mais oui, c'est bien le King dans toute sa superbe ! Jessy Morgan et Johnny Junior sont de fameux « showmen ». Plus que d'imiter, à la perfection, leurs idoles, Yvan Pasquiou et Jean-Baptiste Guégan s'attachent surtout à leur rendre hommage en y apportant leur coup de patte (d'Eph' !). De plus, ces deux jeunes gens, malgré leur talent, n'ont ni pris la grosse tête ni perdu leur personnalité. C'est avec un plaisir non feint de partager la même scène que les deux artistes ont accepté l'invitation de Thierry Le Coz, guitariste trégorrois, « exilé » à Austin depuis près de 20 ans : « Un type hyper sympa et un magnifique musicien ».

La voix d'Hallyday
Une affaire de famille, finalement. « C'est moi qui ai présenté Jean-Baptiste à Yves Jacqu (l'accompagnateur de Johnny Junior). On faisait des karaokés ensemble. C'est impressionnant, il a vraiment la voix d'Hallyday », confie Yvan-Elvis. « Yvan venait souvent me voir avec ses parents quand je faisais des bals dans la région, raconte Yves Jacq. C'est moi qui lui ait fait connaître Elvis Presley et donné l'envie de l'imiter. La première fois qu'il a entendu une chanson du King à la radio, Yvan a dit à ses parents : écoutez, il y a quelqu'un qui chante une chanson d'Yves Jacq ! ».

Un duo Elvis-Johnny
Vendredi sur scène, chacun entend bien donner le meilleur, en l'honneur de Thierry Le Coz. Jessy a ainsi adapté son répertoire à l'ambiance rock, country et blues de la soirée. « J'interpréterai les chansons qu'Elvis a composées à la fin de sa vie mais aussi les classiques comme Blues Swede shoes ». Johnny Junior, lui aussi, va privilégier la période rock de l'idole des jeunes, les Gabrielle et autres tubes qui « tuent ». Un duo est prévu entre les deux copains, pardon, entre Elvis et Johnny. Sans oublier, bien entendu, un boeuf monumental pour clore dignement cette soirée rock'n'roll. Un truc à finir « les bras en croix » ça ! Pratique À 20 h, salle des Ursulines. Tarifs : 14 €, 7 € pour les moins de 12 ans (16 et 8 € sur place).

lundi 5 mai 2008

Johnny Hallyday, la vrai histoire

Johnny Hallyday est l’une des plus grandes stars françaises et l’un des plus gros vendeur de disques depuis près de 50 ans ! Son dernier album, nouvellement signé chez Warner Music France, Le cœur d’un homme, ne faillit pas à la règle. Retour sur le parcours extraordinaire d’une légende populaire. Johnny Hallyday, de son vrai nom Jean-Philippe Léo Smet, est né le 15 juin 1943 à Paris. Adolescent, il fréquente ce qui deviendra le lieu culte du rock français de l’époque : le Golf Drouot, où il fait des reprises et adaptations françaises du répertoire américain country et surtout d’Elvis Presley. Son premier 45 tours est signé chez Vogue en 1960 avec une reprise d’une chanson de Dalida : T’aimer follement, suivi par le tube qui fera de lui une star, Souvenirs, souvenirs. En pleine période yéyé, le chanteur est une véritable idole des jeunes (ce qui donnera d’ailleurs lieu à une chanson de son répertoire), à l’instar d’autres copains de l’époque : Sheila, Claude François, Françoise Hardy, France Gall ou Sylvie Vartan. Cette dernière, qu’il épousera en 1965 et avec qui il aura un fils l’année suivante, David, devenu le chanteur David Hallyday. Les années 70 seront plus rock pour Johnny, qui signera de nombreux albums avec des tubes tels que Requiem pour un fou, Gabrielle ou Ma gueule, et foulera les salles de concert.

Dans la décennie suivante, c’est Michel Berger et Jean-Jacques Goldman qui lui réaliseront des albums sur mesure, avec des tubes devenus des classiques de l’artiste : Le chanteur abandonné, Quelque chose de Tennessee ou Rock’n’roll attitude du côté de Michel Berger, et L’envie, J’oublierai ton nom, Je te promets, du côté de Jean-Jacques Goldman. Le chanteur remplit alors les stades de plus en plus grands. En 1982, divorcé depuis deux ans de Sylvie Vartan, il devient pour quatre années le compagnon de l’actrice Nathalie Baye, avec qui il aura une fille, Laura, devenue Laura Smet, aujourd’hui comédienne. Johnny Hallyday commencera les années 90 par un mariage avec Adeline Blondieau, à présent comédienne dans la série Sous le soleil. Ils se sépareront en 1994, et le chanteur se mariera avec celle qui est à ce jour toujours à ses côtés, et avec qui il a adopté la petite Jade en 2005, Laeticia, née Boudou. Musicalement, la première moitié des 90’s est plus difficile, avec quelques albums qui ne marqueront pas plus que ça sa carrière, On ne change pas un homme ou Lorada, et notamment un projet qui déroutera quelque peu son public, Destination Vegas, pour lequel le chanteur tentera une carrière internationale restée sans suite. Il finira heureusement cette décennie avec un triomphe en 1999, l’album composée par son fils, Sang pour sang, étant à ce jour l’une de ses plus grosses ventes.

Le nouveau millénaire se déroule alors très bien pour le chanteur qui publiera notamment Ma vérité, son dernier opus chez Universal suite à un différent avec ce label, et qui marquera la fin de leur contrat, et Le cœur d’un homme, premier opus produit par sa nouvelle maison de disques, Warner Music France. En 2009, Johnny Hallyday envisage de mettre un terme à sa carrière sur scène, avec une tournée d’adieu qui passera notamment par le Stade de France. "C’est ma dernière tournée. Je ne veux pas devenir pathétique. Je sais que le public va me manquer. Mais lorsque j’ai réalisé qu’en 2009 j’aurai un demi-siècle de scène derrière moi, ça m’a fait tout drôle...", a-t-il souligné. Aujourd’hui, et à près de 50 ans de carrière, Johnny Hallyday est un des plus célèbres chanteurs francophones, les estimations de ses ventes avoisinant les 80 millions d’exemplaires. Il a remporté une quarantaine de disques d’or, une vingtaine de platine et cinq Victoires de la Musique. 17 millions de spectateurs sont venus voir ses concerts lors de 100 tournées en France et en Europe.